La créativité
avec Guy Aznar
Albert Hofmann
Les hallucinogènes
"200 récits d'innovateurs". Un nouveau livre de Guy Aznar. (Editeur en attente)
Comment lui est venue son idée ?
"Je perds la notion du temps.. mon champ visuel vacille… les objets se déforment comme dans un mauvais miroir… L'espace et le temps deviennent de plus en plus désorganisés… je suis envahi par la peur de devenir fou… parfois je me sens en dehors de mon corps, mon être semble suspendu dans l'espace d'où je vois mon corps étendu sur un divan…chaque son produit une image animée, les paroles, les bruits de l'eau qui coule se transforment en sensations optiques…"
Ce texte est celui d'Albert Hofmann décrivant partiellement les hallucinations éprouvées alors qu'il testait volontairement les effets d'une molécule nouvelle synthétisée dans son laboratoire. Par le plus grand des hasards il vient de découvrir les effets que provoquait l'ingestion de l'acide Lysergique diéthylamide autrement dit : le L.S.D., le 16 avril 1943,alors qu'il expérimente sur lui-même les effets psychotropes de la molécule.
Le LSD induit un état modifié de conscience. C'est un hallucinogène dans le sens où il perturbe l'ensemble des cinq sens et engendre donc des modifications sensorielles dans leur ensemble. L'usager novice peut ne pas se sentir "partir". La période active peut durer de cinq à dix heures, voire douze heures. La montée s'effectue par « paliers » et l'utilisateur peut croire, par moments, retrouver sa lucidité
À court terme, il entraîne notamment euphorie, incoordination, modification de la sensation de pesanteur, dilatation de la pupille, etc. Les effets psychiques incluent des perceptions visuelles de type pseudo-hallucinatoire, (perte de la notion du temps), des perceptions déformées du corps, une confusion des sens, ainsi que des troubles des affects.
Les effets psychologiques du LSD s'interprètent du point de vue de la psychiatrie comme une perte des frontières de l'ego.
Quand il est utilisé en tant que drogue, le LSD est souvent déposé sous forme de gouttes sur de petits carrés de papier prédécoupés plus ou moins épais (dénommés "buvard", en référence au côté absorbant de ce type de papier.
Contrairement aux légendes, le LSD ne provoque pas de trouble mental durable. En revanche, il est susceptible de générer sur le court terme des angoisses ou des états confusionnels, voire des bouffées délirantes aiguës. Les accidents psychiatriques susceptibles d'être déclenchés par une prise de LSD sont souvent dus à des problèmes psychiques antérieurs. Il ne conduit pas non plus à une accoutumance à long terme même si elle est importante à court terme
Cette expérience prolongée peut toutefois avoir des effets psychologiques négatifs à long terme, tels que la paranoïa et la dépression.
À partir du milieu des années 1950, des publications relatives au LSD suscitent l'intérêt au-delà du milieu médical et sont largement médiatisées et présentées comme des « traitements miraculeux ». L'auto-expérimentation prend de l'ampleur et sort du cadre scientifique.
Le LSD est alors fortement lié à la contre-culture américaine Des personnalités en vue de l'époque (Aldous Huxley, Cary Grant, Timothy Leary, etc.) en consomment et prônent son usage». De nombreux artistes ont consommé du LSD, notamment Jim Morrison, Syd Barrett, le groupe Pink Floyd, les Beatles, Bob Dylan ou encore Jimi Hendrix, les Rolling Stones, etc. En 1964, à Mill brook, Leary et les écrivains Jack Kerouac, Allen Ginsberg, William S. Burroughs déclarent commencée la « révolution psychédélique », ou «révolution chimique », où la prise de substance psychédélique va permettre l'avènement "d'une nouvelle ère pour l'humanité". L'écrivain Alan Watts parle de « civilisation occidentale post-acide »
Sandoz décide d'en arrêter la distribution en avril 1966.
L'État de Californie, dont le gouverneur est le républicain Ronald Reagan, interdit l'usage du LSD en octobre 1966.